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Quelles sont les raisons de l’intemporalité et de la popularité du « Petit Docteur » publié pour la première fois en 1952 par le pionnier de la médecine naturelle Alfred Vogel ?

Est-ce la simplicité et la clarté de ses conseils en matière de mode de vie naturel et d’alimentation saine ? Est-ce sa connaissance approfondie des plantes médicinales et de la médecine traditionnelle ? Ou est-ce l’homme Alfred Vogel lui-même, décédé en 1996 à l’âge de 94 ans, qui est devenu le symbole d’un mode de vie et d’une guérison proche de la nature ?

Une chose est certaine : « Le petit docteur », ce guide classique de la santé par la nature a aujourd’hui sa place dans toutes les familles. Avec son répertoire général et des problèmes de santé et ses nombreuses photos, ce livre est maintenant plus pratique et maniable que jamais. « Le charisme de la personnalité d’Alfred Vogel », écrit Prof. Dr. Dr. h.c. mult. Hildebert Wagner dans l’avant-propos, « rayonne jusque dans les temps modernes et transmet aux malades comme aux bien-portants le message d’un conseiller judicieux qui les accompagnera dans le troisième millénaire. »

ALFRED VOGEL – LE PETIT DOCTEUR

Un recueil de précieux
conseils tirés de la médecine
populaire Suisse

Alfred Vogel

Le petit docteur

Conseils de santé utiles

EDITIONS A.VOGEL SA

Copyright 1952 par les Editions A.Vogel SA, Teufen AR (Suisse)

La reproduction même partielle de cet ouvrage ou de ses extraits est interdite. Tous droits réservés à l’éditeur, en particulier pour les films, la reproduction dans les journaux et magazines et tout procédé de reproduction sur support informatique, ainsi que le droit de publication et de diffusion d’éditions sous licence ou de versions abrégées. La diffusion de textes et d’extraits de cet ouvrage, lors d’émissions de radio et de télévision, ainsi que leur reproduction photographique ou au moyen de tout autre procédé actuellement connu ou encore inconnu ne peuvent avoir lieu qu’avec l’autorisation de l’éditeur.

28ème édition 2020, revue et corrigé

Tirage total de plus de deux millions d’exemplaires en allemand, anglais, français, italien, espagnol, néerlandais, danois, finois, suédois, coréen, slovène et croate.

Image de couverture et dessins : Nadine Merz, photo : Adobe Stock (Scisetti Alfio)

Photographies : crédit photographique voir page 758

Coordination et adaptation : Clemens Umbricht, collaboration : Lars Meier
Explications et notes : Clemens Umbricht, Ingrid Zehnder, lic. phil. I
Révision française : Patrick A. A. Jamois/pijey translations

Impression et réalisation : werk zwei Print + Medien Konstanz GmbH

Les noms de produits ont été remplacés par des designations neutres.

Les renvois se réfèrent aux notes en pied de page. Si la notion se répète, le renvoi se réfère à la première note en pied de page. Le répertoire général et des problèmes de santé, à la page 731, indique à quelle page est placée la note en bas de page correspondante.

www.avogel.ch

ISBN 978-3-906404-13-4

ISBN 978-3-906404-26-4 (eBook)

Table des matières

Préface

Alfred Vogel (1902-1996)

Alfred Vogel

Avant-propos et bilan d’une existence bien remplie

Il y a un petit docteur à la maison

1ère partie

Quelques exemples

Brûlures

Plaies

Inflammation des yeux

Rhume

Catarrhe

Enrouement

Engelures et pieds froids

Jambes et pieds fatigués

Hémorragies et hémophilie

Manque de calcium

Phlébite

Troubles féminins

Hypertension et artériosclérose (calcification des artères)

Troubles cardiaques

Aigreurs, brûlures d’estomac

Ulcères d’estomac

Troubles du foie

Régime hépatique

Inflammation de la vésicule biliaire

Indigestion et crampes

Diabète

Constipation

Diarrhée

La ligne

Maux de tête

Douleurs faciales

Le fer à repasser : un appareil plein de ressources

Comment soigner les reins

Retentions urinaires

Comment combattre l’acide urique

La poudre de charbon de bois de tilleul

Comment guérir rhumatismes et arthrite sans médicaments

Bouillie de maïs et de millet

Démangeaisons et éruptions sur le corps

Eczéma et dartres

Furoncles et boutons (abcès)

Panaris

Enflures et contusions

Contre les piqûres d’insectes : le lierre et la fougère

Piqûres d’insectes dans la gorge

Oignons de mer

Convulsions de l’enfance

Et voilà !

2ème partie

La fièvre, sonnette d’alarme

La douleur, sonnette d’alarme

Conseils aux futures mamans et aux accouchées

Comment remédier au manque de calcium et d’acide siliciqu

Influences dangereuses pendant la grossesse

Avantages et inconvénients du traitement hormonal

Les soins du nourrisson

Le lait maternel

Inflammation mammaire (Mastite)

Alimentation des nourrissons

Traitement des croûtes de lait réussi

Eczéma infantile

Les maladies infantiles

Rougeole

Oreillons

Coqueluche

Maladie de Herter

Poliomyélite

Quelques conseils pour la grippe

La grippe virale

Notre cerveau

L’hypophyse

Causes et moyens de lutte contre les maux de tête

La langue

Ménagez vos yeux

Les glandes lacrymales

Remèdes simples pour guérir les affections des yeux

Suppuration des yeux et de la bouche

Le nez

Otite

Sinusite maxillaire

Inflammation de la gorge

L’angine, une maladie sournoise

Le rhume des foins

Lutte contre les pertes blanches ou leucorrhée

Refroidissements du début de l’hiver

Refroidissements, carence en vitamines et taux de calcium

Prenez garde aux séquelles des maladies infectieuses

La loi de l’immunité

De la nécessité d’absorber des antibiotiques naturels

L’hygiène est la meilleure mesure préventive contre les affections respiratoires

Asthme

Facteurs de guérison pour les malades des poumons

Calcium

Nouvelles fonctions du calcium

Le mystère de notre sang

La lymphe, le flux sanguin blanc

Certains faits intéressants concernant la lymphe

Les soins de notre système capillaire

Les fonctions de la circulation

L’importante tâche des artères

Artériosclérose, thrombose coronaire, infarctus du myocarde

Mesures préventives contre les embolies et les thromboses

Sclérose et remèdes à base de calcium

Le problème du calcium au troisième âge

Régime hypotensif en cas d’artériosclérose et de troubles de la sénescence

Le régime au riz contre l’hypertension

Régulation de la tension par le riz naturel

L’hypotension

Le traitement des varices

Phlébite (inflammation des veines)

Ulcères variqueux

Troubles circulatoires

Hémorroïdes

Le cœur, un organe infatigable

Le Lycopus contre les palpitations cardiaques

Les nouveaux poisons du cœur

Attention à l’infarctus !

Le cœur d’athlète

La tisane de cambium de noix

Le traitement de l’angine de poitrine

Des malades sans maladie

Goitres apparents et cachés

Goitre et sel iodé

L’iode

Traitement postopératoire du goitre

Perturbations des règles

Troubles de la ménopause

Les reins

Coliques néphrétiques

La vessie

L’incontinence nocturne

Troubles de la prostate

Orchite

Eczéma

Victoire sur l’eczéma

Urticaire chronique

Un modeste remède contre la névrite

Qu’est-ce que l’allergie ?

Guérison rapide du zona

Spasmes et crampes

Le méchant système sympathique

L’insomnie

Un somnifère efficace et bon marché

Nouveaux aspects dans le traitement de l’épilepsie

La tragédie de l’hérédité

Affections psychiques

Maigreur et obésité

Remèdes efficaces ou dangereux contre l’obésité

Réduire son poids sans danger

L’estomac

Troubles de l’estomac

Ulcères d’estomac

Intoxications de l’estomac et de l’intestin

L’appendicite

La diarrhée est-elle nocive ?

Si l’on néglige la fonction intestinale

Constipation chronique

Les féculents provoquent-ils la constipation ?

Les potages et la paresse intestinale

Potage aux herbes

La dysbactérie

Les parasites intestinaux

Les dangers des tropiques

Maladies tropicales

Causes et symptômes des troubles hépatiques

Le foie et la diététique

La graine de sésame, précieux auxiliaire du foie

Maladies infectieuses du foie et de la vésicule biliaire

La jaunisse

Le pancréas

Régime à suivre en cas de diabète

La sclérose en plaques

L’arthrite

L’influence des tomates sur le cancer et l’arthrite

La polyarthrite

Les cellules

Le spectre du cancer

Le cancer, affection localisée ou maladie de l’état général ?

Le cancer est-il contagieux ?

Le risque de cancer malgré une vie saine

Les grains de beauté

Le cancer du fumeur

Les dangers dans l’eau

Méfiez-vous des cancérigènes

Sept règles de prévention contre le cancer

Remèdes anticancéreux

Bactéries et virus

Nos dents

L’hygiène dentaire

La parodontose

De beaux cheveux comme parure naturelle

Les soins capillaires

Lotions capillaires

La peau

Traiter sa peau en la ménageant

Les huiles se prêtent-elles aux soins de la peau ?

Rides et grosse peau

L’impétigo

Comment guérir une mycose

Les ongles malades

Les pieds, nos dévoués serviteurs

Le traitement des pieds

Talons hauts ou talons plats ?

Marcher nu-pieds

Marche nu-pieds et gymnastique dans la rosée matinale

L’inflammation du périoste

Entorses et foulures, distension de ligaments

Les douleurs lombaires

Les hernies abdominales

Un bref coup d’œil sur le monde des plantes

La préparation d’un bon remède

Sur la préparation des plantes médicinales

Les plantes alpines sont-elles meilleures que celles de la plaine ?

L’ail des ours (Allium ursinum)

L’armoise (Artemisia vulgaris)

Le boucage ou pimprenelle (Pimpinella saxifraga)

L’ortie (Urtica dioica, Urtica urens)

L’angélique (Angelica archangelica)

L’alchémille (Alchemilla vulgaris)

L’avoine (Avena sativa)

Le ginkgo (Ginkgo biloba)

Le muguet (Convallaria majalis)

La scille maritime (Scilla maritima, oignon de mer)

Le gui (Viscum album)

La papaye (Carica papaya)

Le pétasite (Petasites officinalis [hybridus])

Le rudbeckie rouge (Echinacea purpurea et angustifolia)

La consoude (Symphytum officinale)

La prêle (Equisetum arvense)

Les fruits sauvages

Le cynorhodon ou églantier (Rosa canina)

L’épine-vinette (Berberis vulgaris)

L’argousier (Hippophae rhamnoides)

Les baies de sorbier (Fructus sorbi)

Les baies de genièvre (Fructus juniperi)

L’aubépine (Crataegus sp.)

Une selection de remèdes homéopathiques

Aconitum napellus (aconit)

Atropa belladonna (belladone, morelle furieuse)

Coccus cacti (cochenille)

Guaiacum officinale (gaïac)

Kalium jodatum (iodure de potassium)

Lachesis

Daphne mezereum (bois gentil)

Sepia officinalis (seiche)

Tarantula cubensis (tarentule cubaine)

Urtica dioica, Urtica urens (ortie)

Quelques elements de biochimie

Calcium fluoratum (fluorure de calcium ou fluorine)

Natrium chloridum (muriaticum) (sel de cuisine)

Natrium sulfuricum (sulfate de sodium)

Terra silicea purificata (silice)

Les condiments

Les plantes aromatiques sont des remèdes

L’ail (Allium sativum)

Le lait d’ail

L’oignon (Allium cepa)

L’échalote (Allium ascalonicum)

Le cresson (Nasturtium)

Le raifort (Armoracia rusticana)

Le radis noir (Raphanus sativus)

Le sel comme remède

Cures et traitements divers

La carence printanière en vitamines

Cures printanières

Cures dépuratives

Le kelp et la fatigue printanière

L’effet curatif de l’eau

Le pouvoir curatif des bains de mer

Applications alternées

Les bains de vapeur à domicile

L’effet curatif des bains de siège

La méthode de Schlenz (bains surchauffés)

Les bains de Kuhne

Le bain de siège avec friction

Traitements révulsifs de stimulation

Les vertus curatives de l’argile

Cataplasmes de simples

Cataplasmes de feuilles de choux et autres

Quelques exemples de succès avec les feuilles de choux

La pomme de terre et son emploi thérapeutique

L’origine et les effets de la papaïne

L’effet curatif du lait

Le concentré de petit-lait fermenté

Effets curatifs de l’huile de germes de blé

Le fortifiant aux extraits de malt et vitamine E

Les vertus spécifiques du miel

L’effet thérapeutique du miel

Le merveilleux suc de la reine des abeilles

Le pollen

Les bienfaits de la graisse et de la viande de poule

Le sirop de limaces

Questions alimentaires

L’alimentation naturelle

Le régime léger adéquat

Le jeûne

Les cures de suralimentation

De quoi l’homme a-t-il besoin pour se nourrir ?

Une nourriture naturelle pour les nerfs

La vitamine A

Carottes, carotène et concentré de jus de carottes

La vitamine B

La vitamine E, vitamine de la fécondité

Traitement de la carence protéique

Fruits et légumes au même repas

À propos de l’effet des jus

Jus crus, jus curatifs

Mélange de jus divers

Le changement de régime

Les inconvénients éventuels des crudités

Les baies

L’effet curatif des baies

Attention aux fruits à noyau

Quelques règles pour la consommation des fruits à noyau

Les fruits traités

La rhubarbe

La question du sucre

La valeur du sucre naturel

Les dattes

La valeur des fruits en conserve

Notre pain

Blé complet et autres céréales

Les germes de blé, un fortifiant bon marché

Les germes de blé

Les germes et le son du blé

Le sarrasin (Fagopyrum esculentum)

A propos de la pomme de terre

Un facteur discret de maladie

Ce qu’on pense aujourd’hui des graisses et des huiles

L’importance des fruits oléagineux

Les graines de sésame

Les amandes

Les noix

Le lait et sa production

Le yaourt

Le café

La choucroute

Bien épicer est un art en soi

Le sel de cuisine

À propos de la levure

Questions diverses

Terre épuisée – mer riche

Pas de vie sans iode

Les altérations de l’humeur et les idées noires

Des toxines difficiles à éliminer

Attention, sels métalliques !

Intoxication par des produits à pulvériser

Les casseroles en cuivre

Les tissus synthétiques sont-ils mauvais pour la santé ?

Les animaux transmetteurs de maladies

Influences climatiques

Le soleil anime et tue

Les dangers de la canicule

La respiration, c’est la vie

L’air frais et l’oxygène

Les effets du tabac

Le stress, une maladie moderne

L’habitat et la santé

Le contexte hygiénique de la construction des maisons

Questions de santé et protection de la nature

La télévision et la santé

La détente

La fatigue

Qu’est-ce que l’épuisement ?

Le sommeil naturel

L’hygiène du sommeil

Le sommeil, un remède indispensable

Que nous racontent les rêves ?

Les signes de vieillesse

La reconnaissance, un remède

Les vertus thérapeutiques de la musique

Les vertus curatives du silence

La santé par la joie

Petit déjeuner idéal

Le déjeuner idéal

Le dîner idéal

Règles fondamentales pour les malades et les bien-portants

Jeûner pour vaincre les maux de la civilisation

Nettoyage indispensable des intestins avant le jeûne

De l’utilité des jus de légumes pour notre santé

L’excellent effet de la cure sur diverses maladies

L’influence de la cure aux jus sur le cancer et la leucémie

La cure antirhumatismale A.Vogel

Les nitrates sont-ils toxiques ?

« Le petit docteur » prend congé

Index abrégé

Répertoire général et des problèmes de santé

Liste des illustrations en couleur

Répertoire des illustrations en noir et blanc

Note de la rédaction

Crédit photographique

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Alfred Vogel examine attentivement le millepertuis

 

Préface

Alfred Vogel est mort mais son œuvre continue de vivre à travers ses livres. Voici donc maintenant une réédition de ce discret best-seller, « Le petit docteur », dans une version légèrement remaniée. Le charisme de sa personnalité rayonne jusque dans les temps modernes et transmet aux malades comme aux bien-portants le message d’un conseiller judicieux qui les accompagnera dans le troisième millénaire.

De quoi relèvent la fascination et l’intemporalité de ce message ? Alfred Vogel reconnut très tôt que la nature et particulièrement le règne végétal recèlent tous les remèdes appropriés pour le maintien de la santé et le traitement des maladies, à condition de s’en servir à bon escient. On peut se demander si l’expérience acquise par Alfred Vogel, en pratiquant des soins pendant des décennies et en répertoriant les méthodes de traitement des autres pays, offre encore des perspectives aux nouvelles générations et à la science moderne. La réponse est affirmative, sans la moindre réserve. Tout le monde sait maintenant qu’avaler la pilule n’est pas la panacée universelle. Le lecteur du « Petit docteur » constatera à maintes reprises qu’Alfred Vogel ne donne pas carte blanche au malade pour l’automédication ; ce n’est qu’après mûre réflexion qu’il la juge adéquate et sensée ou qu’il recommande d’aller voir le médecin. Pour des affections futiles telles que les troubles fonctionnels de l’estomac, de l’intestin, de la vésicule biliaire et du foie, les douleurs articulaires, la prédisposition aux infections, le stress et les simples maladies de peau, il suffit souvent de commencer le traitement en se soignant soi-même au moyen d’une infusion ou du remède phytothérapeutique correspondant, disponible en pharmacie et droguerie. En cas de maladie grave, si la chimiothérapie est inévitable, le traitement peut être complété par un remède ou un procédé naturel afin de stimuler les défenses naturelles de l’organisme et les mécanismes d’autoguérison.

Quelle est la position des médecins et des pharmacologues par rapport aux conseils d’Alfred Vogel ? Je suppose que très peu d’entre eux connaissent ce livre, car seules les personnes s’intéressant à la médecine naturelle accordent une grande importance à une expérience pourtant déjà séculaire. Les autres ont oublié que la plupart des substances médicamenteuses d’une grande efficacité, telles que la digitoxine, la réserpine ou la vincristine, qui est anticancéreuse, relèvent des trésors d’expérience d’une médecine populaire ancestrale et font aujourd’hui encore partie de nos médicaments les plus sûrs. Certes, nos antibiotiques et bêta-bloquants n’ont rien de commun avec l’expérience d’un naturopathe, mais il en va autrement des remèdes préventifs, à juste titre réputés, auxquels Alfred Vogel accorde une large place dans son livre. Nos propres expériences en laboratoire ont montré à maintes reprises que l’analyse des herbes curatives utilisées par la médecine populaire, grâce aux procédés phytochimiques modernes, corroborait non seulement l’expérience passée mais permettait souvent aussi d’élaborer de nouveaux médicaments très efficaces. Les informations recueillies et répertoriées par Alfred Vogel dans sa perspective visionnaire constituent encore aujourd’hui une véritable mine de suggestions intéressantes pour de nombreux phytobiologistes. Et l’on est toujours très surpris du nombre des prescriptions réunies par Alfred Vogel qui ne se trouvent dans aucun autre ouvrage et sont parfois tombées depuis longtemps dans l’oubli.

Celui qui en a fait l’expérience ne sourira plus des nombreuses observations au caractère parfois fantaisiste du naturopathe, mais il s’inclinera avec respect et admiration devant un homme qui consacra toute son existence à la médecine naturelle et rayonnait d’enthousiasme et de la conscience de sa mission, en prodiguant inlassablement des suggestions et des conseils d’une valeur inestimable, même à l’aube du 21ème siècle.

Prof. Dr Dr h.c. mult. Hildebert Wagner
Institut de biologie pharmaceutique
Université Ludwig Maximilian de Munich

Alfred Vogel (1902-1996)

1902

naissance et enfance à Aesch, près de Bâle

1902-1932

tient un magasin de produits diététiques à Bâle

1929

première parution du magazine mensuel d’A.Vogel sous le titre « Das Neue Leben ». À partir de 1944, la revue s’intitule « Gesundheits-Nachrichten »

1937-1956

pratique la médecine naturelle à Teufen. Travaux de recherche, mise au point et fabrication des premiers remèdes naturels à base de plantes fraîches

1950

début des voyages d’études à travers le monde entier

1952

première parution de l’ouvrage « Le petit docteur », connu maintenant dans le monde entier et traduit en douze langues. Tirage actuel : plus de deux millions d’exemplaires

1958-1959

voyages d’études prolongés en Amérique du Nord et en Amérique latine

1963

fondation de Bioforce SA (aujourd’hui : A.Vogel SA), une entreprise leader à l’international pour médicaments phytothérapeutiques

1969

étude des peuplades indigènes d’Afrique

1979

voyages d’études en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Tasmanie

1982

médaille Priessnitz de l’association des naturopathes allemands

1984

membre honoraire de la Société suisse des médecins pour la médecine empirique

1996

il s’est endormi paisiblement, à Feusisberg, à l’age de 94 ans

 

Alfred Vogel

Alfred Vogel est né à Aesch, près de Bâle, en 1902. Dès sa plus tendre enfance, il fut initié à la médecine par les plantes. Ses parents et ses grands-parents connaissaient déjà les vertus curatives de nombreuses plantes. Le jeune Alfred assimila volontiers leur savoir puis décida d’approfondir encore ces connaissances. Par la suite, il recueillit et compléta les données empiriques de la médecine populaire traditionnelle d’Europe. Sa soif de connaissances l’incita à aller plus loin et à parcourir de nombreux pays du monde entier. Il s’intéressait particulièrement aux peuples primitifs. Leur manière de gérer les ressources naturelles l’incitait toujours davantage à étudier les rapports entre la nourriture, le mode de vie, la constitution physique et la maladie. Les expériences acquises en Afrique, en Asie, en Amérique du Nord et en Amérique latine, ainsi que chez les peuplades des steppes et de la forêt vierge, prouvèrent à l’infatigable voyageur que la nature, pourvu qu’on l’utilise à bon escient, était beaucoup plus efficace que le prétendu savoir humain. Alfred Vogel s’initia aux méthodes curatives de diverses tribus indigènes et découvrit toute une série de nouvelles plantes médicinales.

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Alfred Vogel lors d’une conférence parmi tant d’autres

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Recolte dans les cultures de plantes medicinales à Roggwil, en Suisse

Ses activités au service des malades comme des bien-portants débutèrent à Teufen, dans le canton d’Appenzell. C’est là qu’Alfred Vogel tenait son cabinet de naturopathe. Il récoltait des plantes médicinales dans cette région préalpine et mis ainsi au point les premiers extraits de plantes fraîches. Il avait découvert qu’ils étaient plus efficaces que les teintures obtenues à base d’herbes séchées. Fidèle à son principe que « l’amour est la plus grande force de l’univers », il diffusa son savoir lors d’innombrables conférences dans tous les continents du monde. Il était par ailleurs en contact avec plusieurs familles royales ainsi que de nombreuses personnalités du milieu politique et économique, sans jamais renier son amour de Dieu et de la nature. C’est toutefois les gens simples dont il se sentait le plus proche et il ne s’exprimait d’ailleurs que dans leur langue, le « langage du cœur ». Les admiratrices et les admirateurs les plus fervents d’Alfred Vogel, c’était ces gens-là. La plupart du temps, les organisateurs de ses conférences n’avaient qu’un seul souci, celui de trouver une salle assez grande pour son auditoire.

Depuis 1929, cet inlassable auteur publie la revue mensuelle « Gesundheits-Nachrichten », relatant son expérience vécue de naturopathe et de chercheur dans les domaines diététique et phytothérapeutique, ainsi que les découvertes qu’il a faites auprès des peuples primitifs, concernant les forces curatives de la nature. Autodidacte, il ne fut pas toujours pris au sérieux par les scientifiques, mais cela ne l’empêcha pas de recevoir en 1982 la médaille Priessnitz, la plus haute distinction dans le domaine de la médecine naturelle, lors du congrès annuel de la société allemande des naturopathes. En 1984, Alfred Vogel devint membre honoraire de la Société suisse des médecins pour la médecine empirique.

A l’âge de 23 ans, Alfred Vogel écrivit une première brochure intitulée « Kleiner Wegweiser für die Lebensreform » (Petit guide pour la réforme de la vie). En 1935 parut son premier livre, « Die Nahrung als Heilfaktor » (La nourriture, facteur de guérison), essentiellement consacré à l’influence de la nourriture sur la santé. En 1952 fut publiée la première édition de l’ouvrage « Le petit docteur », le best-seller qui fit connaître Alfred Vogel dans le monde entier. « Le petit docteur » est reconnu depuis longtemps comme un ouvrage de référence même parmi les médecins et les hommes de science. À vous de juger !

 

Avant-propos et bilan d’une existence bien remplie

Au mois d’octobre 1992, mon cœur n’aura pas cessé de battre jour et nuit, pendant neuf décennies, que la journée soit pour moi paisible ou fatigante. Physiquement et moralement, je dois beaucoup à ce cœur infatigable. Il a toujours participé très activement à tout ce que j’ai édifié, élaboré et réalisé. Aujourd’hui, lorsque je regarde en arrière, j’ai l’impression que les années et les décennies se sont envolées.

Quand j’étais petit, j’étais à la fois impressionné et enthousiasmé par la nature et ses multiples aspects du règne végétal et animal. Avide de m’instruire, je parcourais les champs, les prairies et les forêts. Pourvu de la sagesse de ma grand-mère, mon père m’initiait alors aux innombrables beautés de la création, bigarrée et pleine de secrets. Fourmis, scarabées, grenouilles, lézards et salamandres représentaient pour moi autant d’énigmes jusqu’à ce que j’aie étudié de plus près leur mode de vie. J’ai appris très tôt que les plantes avaient des vertus curatives. Si en courant pieds nus, je me blessais avec un morceau de verre ou un clou rouillé, on me faisait un pansement avec de la sanicle de la forêt et de la mauve qui poussait derrière la cabane en bois, bien écrasées, et j’étais bientôt guéri. A l’époque, je n’aurais jamais imaginé, même en rêve, que l’expérience vécue dans ma jeunesse avec les plantes médicinales pourrait avoir de telles conséquences pour mon avenir et ma vie professionnelle.

Lors de mes nombreux voyages à travers tous les continents du monde entier, j’ai toujours rencontré mes amies les plantes, souvent avec plus de plaisir que certaines personnes dont on ignore si elles vous veulent du mal ou du bien. Les plantes ont toujours été mes fidèles compagnes et elles comptent aujourd’hui encore parmi mes meilleurs amis, car elles ne m’ont jamais déçu ni abandonné, même quand j’étais en danger de mort. Dans les régions tropicales, en particulier, ce sont des plantes qui m’ont sauvé la vie bien des fois. J’étais alors très heureux de connaître leurs merveilleuses vertus curatives. C’est pour cette raison que je me suis efforcé de propager mon savoir et mon expérience au moyen de la revue mensuelle « Gesundheits-Nachrichten » et surtout aussi dans mes livres.

Il y a maintenant plus de 50 ans que nous publions notre propre journal. Il s’appelait au début « Das neue Leben » (La vie nouvelle) puis nous l’avons rebaptisé « Gesundheits-Nachrichten ». Que ce soit en allemand, en hollandais, en finlandais, en suédois, en danois, ainsi que pour un temps en norvégien et en anglais, ce sont en tout plusieurs millions d’exemplaires que des familles ont reçus avec gratitude et considération.

Pendant plusieurs décennies, j’en ai rédigé les articles avec ma première femme, Sophie, tandis que ma fille s’occupait des illustrations. C’est ainsi qu’ils étaient souvent écrits lors de voyages d’études dans des pays lointains, dans le désert, au bord de la mer, sur une plage solitaire ou sur une île, dans la case d’un indigène. Aujourd’hui, je peux compter sur le soutien d’une équipe de rédaction expérimentée qui continue à publier notre revue mensuelle selon mes principes.

Certes, au cours de ces voyages, les idées d’articles ne nous manquaient pas, surtout lorsque nous nous trouvions avec des gens aux coutumes et aux traditions différentes, dont les problèmes vitaux étaient tout autres. Dans l’intérêt de nos lecteurs, il nous importait toujours de présenter une réflexion s’inspirant d’expériences vécues, susceptible d’être profitable pour la vie de tous les jours.

Grâce aux livres, nous voulions aussi mettre à la portée de tous un ensemble d’acquis anciens et nouveaux, garants du bien-être et de la santé. Edité pour la première fois en 1952, l’ouvrage « Le petit docteur » a prodigué ses bons services à plus de 2 millions de familles, en quarante ans d’existence. Il a été traduit en douze langues.

Le livre intitulé « Die Leber als Regulator der Gesundheit », nouvel-lement sorti sous le titre, « Die Leber reguliert die Gesundheit » (Le foie, régulateur de la santé), est également paru en anglais, en français, en hollandais, en suédois, en danois et en italien. Ainsi a-t-il déjà montré à des milliers de gens comment agir préventivement pour éviter tout risque de cancer. Cependant, comme la mortalité due au cancer augmente sans cesse, j’ai décidé de publier les éléments de ma propre expérience dans un livre intitulé « KREBS - Schicksal oder Zivilisationskrankheit » (Le cancer, fatalité ou maladie de notre civilisation, maintenant épuisé).

Par le biais d’un ouvrage maintenant épuisé, « Gesundheitsführer durch südliche Länder, Subtropen, Tropen und Wüstengebiete », j’ai réussi à prévenir des dizaines de milliers de personnes contre les dangers des tropiques. Les nombreuses lettres de remerciement que j’ai reçues m’ont montré que je n’avais pas accompli en vain cette tâche difficile. Les voyages et la vie sous les tropiques ne manquent pas de charmes, je le sais, mais ils comportent aussi bien des dangers. C’est par altruisme mais aussi poussé par le sens des responsabilités que j’ai écrit ce livre et j’ai appris depuis que j’avais ainsi évité à beaucoup de gens la maladie, la souffrance et même le pire.

Mon livre « Die Natur als biologischer Wegweiser » (La nature, un guide biologique - maintenant épuisé) pourrait être qualifié de « Petit Docteur n° 2 » car il contient d’autres acquis importants de la phytothérapie comme méthode curative naturelle. On y trouve par ailleurs de précieuses indications pour le jardinage biologique.

Par souci de vérité, je dois souligner que c’est au Créateur que nous devons toutes ces merveilleuses vertus curatives. Et tous ceux qu’il a gratifiés de l’amour des plantes ont reçu en même temps l’énergie et la patience nécessaires à l’étude de ces vertus curatives, afin qu’elles profitent aussi au bien-être de leur prochain. Celui qui sait tirer parti des plantes médicinales et des produits qui en résultent doit remercier le Créateur pour ces présents inestimables dont l’effet peut être miraculeux si on les utilise à bon escient.

Tant que les peuples primitifs ont pu utiliser leur expérience ancestrale des plantes, ils faisaient preuve d’une admirable dextérité non seulement dans l’usage des plantes fraîches mais aussi pour la fabrication de médicaments très efficaces, sans employer le moindre procédé technique. Songeons par exemple au curare, encore aujourd’hui le meilleur des anesthésiques, qui était surtout fabriqué très habilement par la tribu des Iquitos.

C’est en observant les êtres proches de la nature que j’ai acquis certaines convictions et beaucoup de bonnes idées. La demande toujours croissante de produits naturels, la tendance actuelle et l’intérêt grandissant de nombreuses personnes en quête d’un retour vers la nature exigeaient de moi une tâche trop importante, au-dessus de mes forces, ce qui eut souvent des répercussions négatives sur ma famille.

C’est pourquoi je regrette en fait que nos entreprises aient pris une telle ampleur, surtout à l’étranger. En effet, plus on a de biens, plus on a de soucis, comme le constatait à juste titre un sage de l’Antiquité. Mais la demande ne cessait d’augmenter dans les divers pays et je croyais qu’il était impossible de dire non. Ma chère épouse me disait souvent : « arrêtons-là pour garder le contrôle de la situation. » Mais le désir de mettre son talent et sa compétence au service d’autrui fait souvent oublier le surcroît d’efforts requis.

Si je pouvais remonter dans le temps, j’aborderais bien des situations de façon plus détendue pour préserver les bonnes réserves acquises. Il est difficile de dire non lorsque quelqu’un a besoin de vous et que vous pouvez lui éviter de souffrir grâce à votre expérience.

Je prie toutefois mes nombreux amis et connaissances vivant dans tous les pays que j’ai visités de ne pas être déçus si je ne réponds plus personnellement à toutes leurs lettres et aux questions que je reçois.

L’amour de la nature et des plantes, des animaux et des hommes, et surtout le respect et l’amour envers notre Créateur m’ont toujours incité à en faire plus que ma responsabilité ne pouvait assumer. Le secret de mes forces souvent inépuisables, c’était l’amour que je considère comme la plus grande force de l’univers.

Ceci a toujours été mon propos lors des conférences que j’ai tenues dans le monde entier et j’ose même affirmer que c’est précisément là que réside le secret de mon succès. J’avais déjà 81 ans lorsque j’ai fait une tournée de conférences sur la côte est des Etats-Unis, de Boston à Miami, donnant par ailleurs en une semaine 26 conférences radiotélévisées en anglais.

En découvrant l’emploi du temps que mes amis américains avaient préparé pour moi, j’ai été pris de panique. J’avais d’emblée l’impression que je ne tiendrais pas le coup. Mais les premiers succès me rendirent des forces car je découvris avec plaisir que même aux Etats-Unis, un revirement était en cours par rapport à la nature. Ce simple constat et la rencontre de personnes de valeur, surtout de médecins qui nous étaient reconnaissants de leur communiquer nos acquis en matière de diététique et de phytothérapie, m’ont donné la force d’aller jusqu’au bout.

Que ce soit sur le plan socio-professionnel ou en tant qu’auteur, je n’aurais jamais eu autant de succès sans l’active collaboration de ma femme, qui m’accompagna fidèlement à travers les hauts et les bas de l’existence. Grâce à ses talents de poète et d’esthète, elle donnait aussi le vernis final à toutes nos publications.

J’espère qu’il me sera permis de continuer à agir dans ce sens et je prie tous les jours le Seigneur de m’accorder la force et la grâce de pouvoir encore rendre service à mes amis et à tous les êtres qui souffrent.

Pour le livre « Le petit docteur », la demande est encore si forte qu’une nouvelle édition en allemand est prévue d’ici l’année prochaine. Cette nouvelle édition peut être considérée comme la preuve de l’intérêt croissant et de la confiance accordés à la médecine naturelle. Plus de deux millions de familles du monde entier ont accueilli « Le petit docteur » chez elles comme un conseiller utile et avisé. Au cours des dernières années, on en a étoffé le texte et augmenté le tirage. De nouveaux acquis et des connaissances scientifiques sont mis à la portée du lecteur pour lui venir en aide, qu’il soit malade ou bien-portant.

Nous espérons et nous souhaitons que cette édition parvienne à des milliers de foyers pour leur servir de guide compétent dans la vie quotidienne, avec tous ses problèmes de santé.

Par la même occasion, « Le petit docteur » ne voudrait pas manquer de remercier tous ceux qui ont contribué à sa diffusion par leur estime et leur soutien, et nous tenons nous aussi à nous associer à ses remerciements.

Feusisberg, été 1991

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Alfred Vogel et sa famille

 

Il y a un petit docteur à la maison

Que vient-il faire chez vous ce « Petit Docteur », ami lecteur ? Il s’est donné pour mission de vous révéler tous les alliés, je dirai même les complices, qui sont cachés dans votre maison et votre entourage immédiat ! Que survienne une urgence, un mal tenace, vous faites appel au Petit Docteur et vous y trouvez le conseil, le moyen qui va vous aider à sortir de ce mauvais pas en faisant usage de ce que vous avez sous la main.

En fait, je ne sais pas où vous vivez, ami lecteur : est-ce un coquet village, une petite cité ? J’ignore si vous devez vous contenter de végéter dans cet océan de bâtisses qu’est la grande ville. Peut-être avez-vous choisi la solitude de la nature en vous installant dans une ferme à l’écart, à moins que ce ne soit une maison forestière ou un chalet de montagne ? Ou peut-être avez-vous élu domicile dans un pays lointain où le concept des distances est tout différent. À moins que vous ayez choisi votre ferme dans un vaste paysage, loin de tout voisin. Vous êtes peut-être un garde forestier qui vit dans une maison forestière, solitaire dans la forêt, ou un montagnard dans un chalet de montagne.

Qui que vous soyez et où que vous viviez, vous ne serez jamais pris de court si vous suivez les conseils du Petit Docteur pour les premières nécessités avant d’appeler le grand docteur qui vous pourvoira des autres soins nécessaires. Bien souvent, ce premier secours suffira si vous administrez le remède approprié aux cas aigus et vous obtiendrez un résultat positif et durable.

Vous êtes en bonne santé et votre famille aussi ? Vous vous croyez à l’abri de tout malheur ? Vous pouvez certes vaquer tous les jours à des occupations de toutes sortes sans que rien ne trouble le rythme de votre train-train quotidien. Mais un beau jour, une maladresse, un malaise, un refroidissement, un accident, une épidémie peuvent rompre l’harmonie de votre vie ; vous serez alors heureux de disposer à temps d’une aide efficace.

Mais qui est donc en mesure de vous aider avec rapidité et efficacité à domicile ? Votre boîte à pharmacie est plus ou moins vaste selon l’endroit où vous habitez et l’aménagement que vous avez choisi. Elle s’étend en fait de la cuisine à la remise aux provisions en passant par la cave et le grenier ! En effet, même au grenier vous avez entreposé des biens qui pourraient s’avérer utiles. Et si vous avez un jardin, vous y trouverez bien des êtres serviables. À la campagne, vous aurez même sous la main toute la richesse des prés et des bois. Par contre, en citadin défavorisé, vous profiterez de vos promenades pour ouvrir l’œil et rapporter une bonne récolte de tout ce qui vous sera utile un jour ou l’autre.

S’il vous manque l’essentiel à la maison, il y a une quantité de modestes plantes toujours à votre service en cas de besoin, que ce soit pour prévenir ou guérir les petits maux imprévus. Sachez que dans les forêts, les prés et les champs, le long des rivières se cachent des remèdes inépuisables, à l’effet rapide et que le Petit Docteur serait devenu un Grand Docteur s’il avait voulu parler de tous les trésors accumulés dans le vaste jardin de la nature.

Tout d’abord, ami lecteur, il vous montre quelle pharmacie singulière vous possédez dans vos provisions courantes. Vous serez tout étonné d’apprendre qu’un aliment courant peut devenir un remède approprié au moment opportun. Farine, sucre, eau, huile, sel, œufs, fromage blanc, pomme de terre, carotte, chou, radis, oignon, ail, raifort, persil, ortie, oseille, cendre de bois et mille autres produits, voilà votre pharmacie familiale !

Accueillez donc ce Petit Docteur avec bienveillance, afin de découvrir les divers secrets de tout ce qui se trouve dans votre maison et qui peut vous secourir sans que vous en ayez conscience.

Au premier abord, tous ces conseils, ces indications, ces tuyaux vous sembleront présentés dans un beau désordre. Mais ils se trouveront à leur place dès que vous aurez besoin de renseignements sur un cas précis. Grâce à l’index qui se trouve à la fin du livre, vous vous en sortirez pour le mieux sans perdre de temps.

Que ces quelques exemples vous encouragent à consulter le Petit Docteur comme un conseiller particulièrement compétent !

1ère partie

Quelques exemples

« Peut-on vraiment te faire confiance, Petit Docteur ? Tes premiers exemples seront-ils assez convaincants pour que je te consulte en toute occasion ? » « Bien sûr, ami lecteur ! », répond le Petit Docteur. « Vous n’avez qu’à essayer ! »

Brûlures

Si les mains et les jambes ont été brûlées ou ébouillantées, immergez immédiatement les endroits douloureux dans de l’eau froide. Sur le corps, appliquez des compresses froides. En attendant l’arrivée du médecin, recouvrir les parties atteintes de compresses ou de serviettes en lin selon les dimensions des brûlures. Pour éviter l’infection, ne percez surtout pas les cloques. En cas de brûlures au troisième degré, consultez immédiatement le médecin pour éviter les complications. L’huile de la Saint-Jean ou huile de millepertuis est un remède qui a fait ses preuves.

Plaies

Pour les plaies superficielles, les éraflures ou les plaies qui ont du mal à guérir, vous aurez recours à un remède aussi simple qu’efficace, le meilleur désinfectant étant le concentré de petit-lait. Après quoi, on les recouvre de poudre de calcaire biologique et pendant deux nuits consécutives, d’une compresse de fromage blanc (appelé aussi quark ou séré). A défaut de séré, faites tremper du blé ou du son dans du lait cru, passez-le ensuite à la moulinette. Appliquer en cataplasme sur la plaie qui sera ainsi bien nettoyée. Deux jours plus tard, après avoir de nouveau saupoudré d’un mélange de calcaire et d’ortie, appliquer des feuilles de chou dont on aura écrasé les côtes. Ces compresses au chou guérissent mieux que bien des remèdes à la mode. En cas d’ulcère à la jambe, même si la peau est déjà bleu noir ou altérée en raison de congestions veineuses et que tout autre traitement a échoué, il faut prendre son mal en patience et appliquer dessus pendant des semaines, voire des mois, des compresses de chou écrasé qui apporteront un soulagement notoire ou même la guérison complète.

Inflammation des yeux

L’un des membres de votre famille a-t-il les yeux enflammés pour être resté trop longtemps en plein soleil dans la neige ou sur l’eau, à canoter ? Qu’allez-vous faire si ses yeux lui brûlent pendant la nuit ? Voici un remède très simple : vous prenez un blanc d’œuf et vous le battez légèrement avant de l’étaler sur un linge que vous appliquez délicatement sur les yeux. Vous aurez la joie de voir votre malade s’endormir car la forte sensation de brûlure aura diminué. Au matin, l’inflammation aura partiellement ou même peut-être totalement disparu. Si vous n’avez pas d’œuf sous la main, prenez du fromage blanc ou un petit morceau de viande de bœuf, de veau ou de poulet cru. Ce sont là des remèdes traditionnels dont vous tirerez profit si besoin est. Ils font également merveille en cas de cécité causée par la réverbération du soleil lors de randonnées en haute montagne sur les névés et les glaciers.

Rhume

En cas de rhume avec écoulement abondant, c’est surtout l’oignon, en latin Allium cepa, qui vous sera utile. Coupez une fine tranche d’un oignon frais et sain, trempez-la dans un verre d’eau chaude et retirez-la immédiatement. Buvez de cette eau au cours de la journée, par petites gorgées. Ce remède efficace convient aussi pour les rhumes de printemps. Ses effets sont renforcés si vous posez sur la table de nuit un oignon coupé en deux. En respirant continuellement l’odeur de l’oignon, vous vous débarrasserez de votre rhume et de votre prédisposition au catarrhe. Une compresse d’oignon appliquée sur le cou pendant la nuit produit également un excellent effet. On peut aussi combattre le rhume en aspirant par le nez de l’eau salée, du jus de citron, un mélange naturel de calcium et d’ortie ou un spray nasal.

Catarrhe

Vous êtes peut-être sensible aux refroidissements et de ce fait, sujet aux catarrhes. Dans votre jardin, il y a sûrement un conifère quelconque : sapin, mélèze ou pin. On y trouve toujours des bourgeons en train de s’ouvrir ou encore fermés, prêts pour l’année suivante. Cueillez-en quelques-uns et mâchez-les lentement, toute la journée, en changeant de temps en temps de bourgeon. Votre catarrhe disparaîtra en quelques jours. Si vous faites une randonnée à ski ou une promenade, n’oubliez jamais de faire usage de ce remède si simple. Pour la nuit, appliquez un torchon imbibé d’huile alimentaire sur votre cou et enroulez autour une écharpe de laine bien chaude. Votre toux se calmera.

Enrouement

Si votre mal n’est qu’un enrouement, le sorbier des oiseleurs peut vous rendre de grands services. Si vous n’en avez pas dans votre jardin, vous en trouverez un chez le voisin ou vous vous souviendrez de celui que vous avez remarqué au cours de vos promenades. Sinon, pensez aussi à la pimprenelle dont vous aurez peut-être pris la précaution de récolter les racines durant la belle saison. Les baies de sorbier comme la racine de pimprenelle peuvent se mâcher, fraîches ou séchées ; le jus, que vous aurez soin de garder dans la bouche aussi longtemps que possible et de bien insaliver, agira sur votre gorge et l’enrouement disparaîtra en peu de temps. Vous utiliserez seulement l’un ou l’autre de ces remèdes qui sont parmi les plus efficaces contre l’enrouement.

Engelures et pieds froids

Connaissez-vous la cause de ces deux maux désagréables ? Vous n’en seriez pas victime si vous aviez pris soin de prévenir toute stagnation dans votre système circulatoire et plus précisément dans votre système veineux. Mais si vous en souffrez déjà, essayez les bains de pieds alternés. Trempez d’abord les pieds dans de l’eau chaude, puis dans de l’eau froide et ainsi de suite. Le bain froid durera en secondes ce que le bain chaud dure en minutes. Vous resterez par exemple 2 ou 3 minutes dans l’eau chaude et 2 ou 3 secondes dans l’eau froide, en répétant 6 à 8 fois l’opération. Vous terminerez par le bain froid, puis vous aurez soin de frictionner énergiquement vos pieds et si possible de les masser avec de l’huile de millepertuis. Vos troubles circulatoires auront tôt fait de disparaître.

Une autre méthode, plus ancienne encore et tombée dans l’oubli aujourd’hui, c’est de courir pieds nus dans la neige. Celui qui dispose d’un balcon couvert de neige n’aura qu’à sortir pour piétiner dans la neige. Le principe est le même que celui du piétinement dans l’eau de la méthode Kneipp. En commençant par 10 secondes, on pourra augmenter la durée du traitement jusqu’à 30 secondes pour terminer par 2 ou 3 minutes. Il ne faut toutefois rien exagérer pour ne pas se faire de mal. Après cette séance qui ne dépassera pas les limites du supportable, on se remettra au lit sans sécher les pieds. L’exercice sera répété plusieurs fois au cours de la matinée. Si l’on est obligé de sortir parce qu’on n’a pas de balcon, on enfilera des pantoufles bien chaudes ou des sabots fourrés et on dénudera rapidement les pieds. Après la marche dans la neige - au mieux dans la neige fraîche - se frotter les pieds vigoureusement, remettre sabots ou pantoufles et rentrer. En appliquant cette méthode plusieurs jours de suite chacun aura l’agréable surprise de voir disparaître ses engelures.

Pour éviter toute récidive de ces troubles vraiment déplaisants, on pratiquera régulièrement pendant l’été des bains prolongés avec du serpolet ou des fleurs de foin et on marchera pieds nus pour s’endurcir (au moins 20 minutes).

On peut aussi se frictionner les pieds avec du citron, les laisser sécher, puis les enduire d’un corps gras, de préférence d’huile d’olive.

Dans les fromageries ou les contrées montagneuses, on peut prendre des bains prolongés de petit-lait chaud, le petit-lait acide étant plus efficace que le petit-lait doux. Le bain de petit-lait chaud est également efficace pour les dartres. Les bains d’été mentionnés plus haut peuvent remplacer, en hiver, les bains alternés ou le piétinement dans la neige. Ils seront toujours à la température du corps, c’est-à-dire 37 degrés, que l’on maintiendra constante en ajoutant de l’eau chaude. Pour ces bains, on peut aussi utiliser une décoction d’herbes. Après un bain d’environ une demi-heure, on se frottera les pieds avec du citron et on appliquera pour la nuit des compresses de feuilles de choux écrasées. Cette méthode est également efficace pour le traitement des engelures.

Jambes et pieds fatigués